Tabac maison

Aujourd’hui cuisine enthéogène, la préparation du tabac.

Mes beaux choux verticaux!

De toutes les plantes du potager, voici bien la plus rentable pour les fumeurs…
J’ai nommé le tabac (le prix du kilos n’est pas franchement le même que les tomates il faut bien l’avouer !)
Plante élégante, mais bien collante ! Nous avons découvert que le tabac maison était bien plus agréable à fumer que les cigarettes du commerce, tout en étant bien plus économiques. D’autant que maintenant, nous le mélangeons en plus à d’autres plantes afin de diminuer la quantité de nicotine et d’adoucir la fumée. J’y reviendrai à la fin. Certains détracteurs dirons que c’est une plante toxique, mais quitte à m’intoxiquer autant que ce soit avec du bio et sans les 40 goudrons additifs.

On peut trouver des graines chez Kokopelli, on est parti sur un virginia blond classique. 40 pieds ont donné en gros l’equivalent de 24 cartouches… par contre c’est un peu de boulot ! Mais comptablement parlant, le calcul est très vite fait.

La plante grandit à la verticale et de façon exponentielle jusqu’à sa floraison en trompettes roses qui annonce la mort imminente du pied. On va ramasser les feuilles qui jaunissent au fur et à mesure. En gros on va répéter le processus de fin juillet à septembre toutes les 2-3 semaines. Il est donc intéressant d’avoir un certain nombre de pieds afin de ne pas faire tout le processus pour 10 feuilles.

Feuille jaunit, prête à être cueillie

Entrons dans le vif du sujet, voilà comment on procède :
*Cueillir les feuilles jaunes de vos pieds.

La récolte!


*Etape chiante numéro 1 : il faut laver les feuilles une par une, en début de saison elles sont prés du sol et pleine de terre, en fin de saison elles sont couvertes de pollen du style pissenlit, voir de petits insectes qui ne se sont pas posés au bon endroit. Pour rappel la feuille est bien collante. La meilleure solution trouvé actuellement reste le pommeau du tuyau d’arrosage en position « shower », puis c’est parti pour 20min à 1h30 de nettoyage en fonction de la quantité. (remplir un bac de flotte et les tremper ne marche pas, pas du tout. Les merdouilles vont flotter en surface, et a chaque plongée de feuille elle va toutes se les recoller).

Le nettoyage


*Etape numéro 2 : demi -secher les feuilles, en fonction de la quantité plusieurs solutions. Pour les premières récoltes qui sont plus petites on étale sur une table à l’ombre de la terrasse une nappe, on la recouvre de feuille, et on lui met une seconde nappe pour couvrir le tout (on attache bien, un coup de vent et on repasse à l’étape précédente…). Quand les récoltes sont plus conséquentes : on enfile les feuilles façon collier de perle, et on suspend dans une pièce noire pas trop chaude (nous la cave). Entre les nappes cela va prendre une semaine en moyenne, et dans la cave deux semaines. Cette étape s’arrête quand 90% des feuilles sont encore souple au toucher mais que le coté collant a disparu. La methode de la nappe donne un résultat un soupçon moins bien que la cave. Plus de cas de moisissure sur les feuilles, et un tabac au final plus brun que blond. Enfiler les feuilles sur de la ficelle est en revanche particulièrement pénible avec le collant.

Le premier séchage V1
Le premier séchage V2

Une fois demi-sèche :

Juste avant le dénervage


*Etape chiante numéro 3 : Le dénervage des feuilles demi-sèche et le hachage, une planche et un petit couteau bien aiguisé, ainsi qu’une feuille (>couteau) sont nécessaires, il faut « juste » enlever la nervure centrale. Souvent sur 200 feuilles, c’est ça qu’est chiant. Mais plus y’en a plus y’en a à la fin !
Une fois les feuilles dénervées, les prendre par pack bien serré (un peu comme un livre) et avec la feuille le trancher le plus finement possible dans la largueur de la feuille. Un petit coup de couteau ou deux dans la longueur pour ne pas obtenir des filaments de 10cm de long et c’est bon.

C’est long!
Le death-tamagoyaki….
Une feuille bien aiguisée ça aide!
L’odeur est étrange mais pas désagréable.


*Étape numéro 5 : le séchage complet. Dans un filet de séchage, dispatcher le tabac haché, et exposer en plein soleil (rentrer le filet la nuit pour ne pas ré-humidifier le tabac). Jusqu’à ce que le tabac soit bien bien sec. Cela prends 2 à 4 jours en général. Mieux vaut trop que pas assez. Une fois bien sec…. Mettre en jarre pour conservation dans un endroit sans lumière.

Ca commence à bien ressembler!


*Étape cool finale : y’a plus qu’à vous rouler votre cigarette ! (si la découpe du tabac est grossière un coup de grinder et la magie opère)
Fumer c’est mal, la nicotine tue. Mais arrêter c’est dur… si vous avez un jardin qui vous permets de cultiver du tabac, cultiver aussi de la nepeta (l’herbe a chat), une plante de la famille des lamiacées. Quand la nepeta est en fleur, il suffit de tout couper, d’effeuiller dans un panier salade, de laver les feuilles (bien plus rapide…) et de mettre directement dans le filet de séchage au soleil. En deux trois jours c’est sec sec. Couper la moitié du tabac avec de la nepeta donne une fumée bien plus douce, mais la combustion est un soupçon plus rapide. (Le calament marche comme la nepeta, mais l’arrière-goût est un soupçon moins bon que la nepeta).
J’aimerai récupérer quelques Leonotis Leonorus, et je testerai l’année prochaine la récolte des pétales de passiflore dans une optique de toujours couper plus tout en donnant un goût agréable.